Chronique de (bon) voisinage
Janvier 2021.
Le blaireau est un animal discret. Jusqu’il y a peu, c’était une victime de la route : je n’en voyais jamais, sinon mort sur le bas-côté.
Or, depuis le début de l’année, le blaireau est bien vivant. Il vit même en couple. Et depuis le printemps, c’est même un animal carrément familial : autour du père ou de la mère, cinq blaireautins patauds, mais vaillants, déclenchent toutes les nuits (ou presque) nos pièges photographiques dans le bois d’à côté.
La qualité de l’image n’est pas extraordinaire, nos appareils sont sourds comme des pots (sauf au vent dirait-on), mais comment mieux prendre conscience de la vie de nos concitoyens sauvages, tant nos espaces-temps ont l’air de cohabiter sans se croiser ?
Le quartier est peuplé de toute la faune qui s’accommode de ce biotope (un bois de feuillus) : faisan, lapin, lièvre, renard, chevreuil, rongeurs et mustélidés divers, dont le blaireau. Le seul à ne pas déclencher les pièges : le sanglier. Pas d’écureuil, pas de hérisson.
Les sentiers sont communs, chacun les emprunte à ses heures. Idem pour les terriers : monsieur et madame Blaireau ne ferment pas leur petit labyrinthe. Mulots, rats, lapins, rats musqués, renards les fréquentent avec des rythmes asynchrones.