Juillet 2016. Quatre ou cinq fois par jour, la voie ferrée 486 000 connecte Paimpol et Guingamp, dans les deux sens. La ligne est vieille, elle gondole. L’autorail 554## y circule à petite vitesse sur certains tronçons. La ligne sera fermée en septembre. Elle sent passer ses derniers trains.
Entre Squiffliec et Pontrieux, on compte sept passage sans barrière. Un panneau prévient l’automobiliste du franchissement de la voie ferrée. Quand un train approche, c’est tout simple : il klaxonne. Pour les routes plus passantes, les barrières automatiques habituelles assurent le service.
Deux mois avant la fermeture de la ligne, je poste un mannequin aux abords de chaque croisée, à tour de rôle, à différents horaires. Le klaxon du train porte loin. Ça dépend du vent, de l’humidité. Ces jalons sonores marquent le quotidien des riverains.
L’état de la ligne a suscité bien des débats. Il était question de l’abandonner, elle sera finalement remise à neuf. C’est pour la reconstruire qu’elle sera fermée sept mois. La nouvelle voie sera plus confortable, plus rapide, moins bruyante.
Le bruit de la vielle ligne va disparaître. Épinglés sur la carte, les coups de klaxons et les passages lents de l’autorail subsistent en binaural.
Premier rendu
La carte ci-dessous est une première tentative de recollement : faire coïncider la trace temporelle (le temps du son) aujourd’hui éteinte (mais conservée dans l’enregistrement) et l’espace géographique dans lequel le klaxon de déployait (et se déploie donc toujours, dans l’espace binaural).
Un dispositif d’écoute géolocalisé permettrait facilement de rejouer ces enregistrements in situ, n’est-ce pas ?