Morgan chante les îles de l’ouest.
Le deuxième album que nous avons réalisé ensemble, Duig’s dream, a été enregistré avec des couples omni (un proche, un lointain) dans des acoustiques réverbérantes. Telle chanson dans telle église, telle autre dans celle-là, telle deuxième voix dans telle chapelle du Trégor et telle troisième dans la tour Vauban de la Hougue.
Morgan a participé à quasiment toutes nos productions binaurales et l’idée d’un disque en 3D trotte depuis longtemps.
À l’occasion d’une tournée en Pologne, à l’automne 2016, sur un répertoire conçu autour des îles occidentales, Ynys est enregistré autour d’un mannequin. Ou plutôt devant. Nous avions comparé avec le couple AB précédent (et retrouvé sa qualité), mais le surcroit de présence et l’ouverture 3D du binaural faisaient pencher la balance.
Nous avions cette fois le souci d’une bonne compatibilité entre l’écoute au casque et l’écoute sur enceinte, pour le respect des timbres au moins. Nous n’avons évidemment pas de problème à assumer l’écoute exclusive au casque pour les productions immersives, mais se posait la question d’une écoute plus flottante pour la musique : la simplicité du rapport entre l’auditeur et le chant s’accommode très bien d’une diffusion sur haut-parleurs.
Nous avons trouvé un compromis pour que la couleur soit agréable sur haut-parleurs en abîmant le moins possible la projection 3D, qui est subtile ici. Au casque, la proximité de la chanteuse est sensible et les micro-mouvements naturels, la harpe est très lisible et s’étage en hauteur. Les réverbérations viennent d’empreintes réelles et récompensent l’écoute au casque.
C’est donc un disque tout simple, un premier essai tranquille. La dernière plage est enregistrée dans une église crétoise, avec l’ambiance dominicale d’après la messe, mais les autres titres sont captés en studio sans effets de déplacement, de chuchotis, d’empilage de couches comme nous en avons l’habitude. Le caractère lumineux de ces dix évocations de l’île celte suffit à porter le disque.