Chronique de (bon) voisinage
Deux-trois petits constats personnels à propos du blaireau
L’animal maîtrise la marche arrière. Technique épatante pour rapporter au terrier de la litière propre (herbes, feuilles) avec le paquet coincé entre les pattes avant et le menton (troisième pince).
Une bouille sympathique, une démarche un poil mal foutue, mais des dents, des griffes et un petit côté blindé léger qui ne donnent pas forcément envie d’aller taper la discute. J’ai cru comprendre que les chiens de chasse ne s’en tirent pas toujours bien.
Car oui, le blaireau reste chassé en France, au motif qu’il serait susceptible de causer des dégâts aux cultures. L’agriculteur le plus proche ne s’en plaint pas, mais raconte comment il a failli basculer une moissonneuse (du lourd donc) sur un bord de champ miné par un quartier de blaireaux. Aucun mal au final, mais du temps perdu pour l’un et un logement off pour les autres.
A surveiller nos voisins sauvages depuis six mois, avec Fred Genty (et les enfants des uns et des autres), on les trouve propres ces blaireaux (avec leurs petits pots à crottes creusés ici et là), discrets, bien élevés. Sans doute un peu à la dure par des parents pas forcément copains-copains avec la progéniture, mais attentifs, c’est sûr.
La page Wikipedia consacrée au blaireau européen nous dit que l’animal adulte pèse en moyenne 12 kg, qu’il peut déblayer quarante tonnes de terre (!) pour creuser son terrier, dont les galeries peuvent descendre à 3 ou 4 mètres.
On s’émerveille, en vidant les cartes mémoires le dimanche après-midi, du passage tranquille d’un chevreuil vers 16h30 au soleil, ou des travaux de terrassement, d’approvisionnement en foin, de furieuses séances de grattage et de glissades des blaireautins, ou encore de la course d’un œil minuscule, éblouissant dans l’infrarouge. On note alors la vidéo avec le code couleur souris parce que le détail de l’image ne permet pas tellement d’identifier les petits animaux.